SERGEI CHEPIK, artiste russe naturalisé français en 1993, fut pendant vingt ans salué par la presse anglo-saxonne comme « un visionnaire fulgurant ».
Remarqué dès 1988 par Mme Cotelle-Clère, il exposa régulièrement au Salon de l’École Française qui lui consacra une grande rétrospective au Château de Croissy en 1993.
Présent dans de grandes collections internationales, cet artiste « inclassable » qui peignit les portraits de Rudolf Noureev et de Margaret Thatcher, et qui réalisa pour la Cathédrale Saint-Paul de Londres La Voie, la Vérité, la Vie, un ensemble de quatre toiles monumentales exposées de 2005 à 2008, vivait et travaillait depuis 1988 à Paris jusqu’à sa mort en 2011.
Né à Kiev en 1953, d’un père artiste-peintre et d’une mère sculpteur, Chepik commença la peinture à l’âge de cinq ans.
Admis à la prestigieuse Académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg, il en sortit brillamment diplômé en 1978 et travailla aussitôt à ses premières œuvres en sillonnant la Russie et en se perfectionnant dans la classe de l’académicien Andreï Mylnikov, élève d’Igor Grabar.
De ses longues années d’apprentissage auprès de maîtres larges d’esprit et exigeants, Chepik garda toujours le culte du professionnalisme, le goût de l’excellence et le respect de l’héritage artistique des siècles passés.
La Maison des Morts, son chef d’œuvre privé d’exposition en URSS, décida en 1988 de son exil volontaire en France et reçut la même année le Grand prix du Salon d’Automne.
En 1989 sa composition l’Arbre reçut le prix de la Ville de Monaco. En 1990, la première exposition rétrospective de Chepik à Londres, à la Roy Miles Gallery, connut un succès inouï. Le Daily Telegraph titra « Un unknown Russian genius comes to light ».
Depuis lors, Chepik exposa chaque année à Londres, d’abord à la Roy Miles Gallery, puis à partir de 1997, à la Catto Gallery, mais aussi à Paris, où il présenta une rétrospective en 2004 à l’Espace Pierre Cardin, ainsi qu’à Milan en 2008 où se tint au Centre Culturel Français une grande rétrospective de peinture religieuse.
Dessinateur surdoué, rompu à toutes les techniques, de l’aquarelle à l’huile en passant par l’eau-forte, la céramique et la sculpture, maîtrisant tous les genres, du portrait où il excellait à la composition qui avait sa préférence, aimant se mesurer aux grands maîtres qu’il admirait plutôt que de céder à la tentation facile de la table rase, à contre-courant de l’art officiel en URSS, et depuis son installation à Paris, à contre-courant en Occident d’un certain art dit « contemporain » relativiste et souvent nihiliste, Chepik, toute sa vie, résista en esprit libre aux dogmes et aux modes, fidèle à son credo artistique, choisissant de peindre, là-bas comme ici, « à temps et à contretemps ».
site officiel de l’artiste-peintre d’origine russe Sergei CHEPIK (1953-2011)
Marie-Aude Albert